
Hernie discale
Pour de très nombreux médecins, ostéopathie et hernies discales ne font pas bon ménage. Il est cependant important de préciser que la présence d’une hernie n’est pas une contre-indication formelle à la manipulation, mais procéder à un diagnostic correct est essentiel.
Ainsi, en se rendant chez son ostéopathe, une personne souffrant du dos peut avoir déjà effectué des examens (scanner, radio, IRM) qui donneront de précieuses indications au thérapeute sur ce qu’il est en mesure ou pas de faire. En l’absence d’examens complémentaires, l’ostéopathe procédera lui-même à certains tests neurologiques permettant de mettre en évidence une lésion ou, au contraire, de l’exclure.
Chaque cas étant particulier, c’est en fonction des examens complémentaires, de l’examen clinique (en cabinet) et des symptômes que le thérapeute prendra ou non la décision de prendre le patient en charge. Là encore, l’expérience et la compétence du praticien feront la différence. Lorsque le traitement ostéopathique est possible (localement, à distance, ou les deux), les résultats sont tout à fait satisfaisants. La personne peut souvent retrouver une vie normale, à condition de prendre certaines précautions, notamment dans les jours qui suivent la consultation.
Pour bien comprendre le mécanisme de la hernie discale, il faut savoir que la colonne vertébrale (ou rachis) est composée d’un empilement de vingt-quatre vertèbres, séparées les unes des autres par un disque intervertébral.
Dans la partie située en arrière du corps vertébral, on trouve un trou qui, avec la juxtaposition des vertèbres, forme un canal, qui contient la moelle épinière, les nerfs dits rachidiens (du rachis) et le LCR. Un disque vertébral est une espèce de coussinet qui renferme un noyau gélatineux ; sain, il est à la fois épais et souple. Il assure de plus plusieurs rôles, puisqu’il permet aux vertèbres de bouger correctement les unes par rapport aux autres, confère de la souplesse au rachis, répartit les pressions exercées sur la colonne, et en assure une fonction d’amortisseur.
Lorsque la pression exercée sur le disque devient excessive, ce dernier finit par s’affaiblir et peut se fissurer, se déformer, ou se rompre. Le noyau discal est alors susceptible de s’échapper de l’intérieur du disque et de faire saillie, entraînant une douleur.
En cas de hernie lombaire, une toux, un éternuement, le fait d’uriner ou un effort de défécation augmentent l’intensité de la douleur (en fait, tout ce qui entraîne une augmentation de la pression intra-abdominale).
En fonction de la région concernée, cette hernie discale (douloureuse à elle seule) peut comprimer les nerfs rachidiens environnants et entraîner, en plus, une sciatique, une cruralgie, une névralgie cervico-brachiale.
Théoriquement, une hernie discale peut affecter n’importe quelle zone du rachis, mais en réalité, l’ensemble des hernies a lieu sur les zones de grande mobilité, qui subissent d’importantes contraintes : la région lombaire (bas du dos) ou, dans une moindre mesure, la région cervicale (cou).
Il est possible de procéder à un traitement local en levant la compression qui s’exerce au niveau du nerf. Pour cela, il est nécessaire de soulager l’appui vertébral.
Cette approche se pratique en position allongée, sur le côté (décubitus latéral) opposé à la hernie. Ainsi, avec une hernie postéro-latérale droite (qui peut entraîner une sciatique du côté droit), le patient sera sur son côté gauche. La zone à travailler est placée en haut, et le praticien peut facilement la manipuler (en douceur) sans générer de douleur. Le thérapeute « ouvre » ensuite la région pour diminuer la pression exercée sur la racine nerveuse. Il travaille également l’ensemble des articulations intervertébrales proches, dans la mesure où celles-ci sont en perte de mobilité. Cela est souvent le cas, l’organisme limitant ainsi les mouvements susceptibles d’engendrer de la douleur.
Libérer ces petites zones est primordial, car elles participent au phénomène douloureux en favorisant l’inflammation dans la région ; en résorbant l’œdème, la compression nerveuse diminue naturellement.
En n, le thérapeute s’attache à soulager le disque intervertébral. En le décompressant, il peut, dans certains cas (et en fonction de ses compétences), repousser la hernie et lui permettre de réintégrer l’espace intervertébral.
Le traitement local doit parfois s’accompagner d’un traitement à distance. Dans certains cas, seule cette seconde approche s’avère nécessaire.
En effet, les pressions excessives exercées au niveau du disque, dans la mesure où elles n’ont pas une origine traumatique (un choc particulièrement violent est le plus souvent à l’origine des entorses et des hernies cervicales), peuvent être dues à un blocage vertébral, sus-jacent (vertèbres placées plus haut) ou sous-jacent (vertèbres placées plus bas).
Ces blocages entraînent une tension musculaire qui augmente la pression intra- discale et entraîne une irritation nerveuse importante.
Dans ce cas, l’ostéopathe lève les restrictions des autres zones, qui jouent sur l’étage vertébral concerné par la hernie. Le risque d’accident est inexistant dans la mesure où l’ostéopathe, non seulement, tient compte de la hernie, mais, en plus, ne travaille pas directement au niveau de l’étage en souffrance. Le traitement s’effectue à distance de la zone touchée, et des techniques douces peuvent être employées (techniques fasciales notamment).
D’une façon générale, le travail ostéopathique s’accompagne d’un suivi médical. Spontanément, en cas de doute ou si aucune amélioration ne se profile, votre thérapeute fera le choix de vous rediriger vers un médecin, voire un spécialiste (il peut s’agir d’un rhumatologue ou d’un neurologue).